Jo (0) : Avant (1/2)
Cela faisait de longues semaines que Jo galérait, enfin il galérait, pas tant que ça, il avait un taf. Si on veut ! « Du taf » serait plus approprié. Ca ne correspondait pas à sa formation, mais ça c’est du luxe, c’est réservé aux très bons ou aux très riches, ou à ceux qui ont du bol, beaucoup de bol.
Il n’avait jamais su ce qu’il voulait faire, professionnellement. Profiter de la vie, il voulait bien, mais grâce à quel boulot, il n’avait jamais su. A l’école, lorsque le moment de l’orientation était arrivé, il ne savait pas, et s’il devait choisir aujourd’hui, il ne saurait toujours pas. « Il y a bien des trucs qui te plaisent ? -Ouais, pleins de trucs mais pas de quoi en faire un métier ». Pas de passion, manque d’ambition. Tout ça nuit fortement dans la société actuelle. Au collège, en classe de troisième, lorsqu’il avait dû choisir il avait choisi quasiment ce que l’on avait choisi pour lui. Il n’était ni bon ni mauvais. Le marché du travail demandait des techniciens donc Jo avait suivi les conseils du type chargé d’en donner, comme son nom l’indique le « conseillé d’orientation », un gus payé pour en donner, des conseils. Allez ! Ca critique… il ne critique pas en général, juste un peu celui-là, le sien, celui qui l’avait mal conseillé ; mais c’est facile de dire ça, ok ! En même temps, il n’est dit nulle part que le conseillé d’orientation doit donner de bons conseils, il doit juste en donner et c’est déjà pas mal. Enfin, Jo pensait, juste comme ça pour déconner qu’en 2007 son ancien « conseillé » l’aurait orienté vers la police si Sarkozy devenait président et vers l’armée si c’était Royale qui accédait à la fonction suprême. Conseillé d’orientation ! Enfin ! « Une personne chargée de porter la parole des entreprises » serait un peu plus juste. On ne fait pas ce qu’on veut quand on est un moyen, surtout sans ambition particulière. On se dirige là ou il y a un peu de demande, point.
Remarquez ! Ca va un peu de faire des études pendant des années pour aboutir à que dalle, pensent les archaïques, la majorité quoi ! Si si, même tes proches, loin de l’utopie du salaire universel qui n’est pourtant que bon sens. Bon reprenons, c’est pas tout de se laisser aller à des considérations politiques quand on n’est pas sûr d’être du même avis que ses lecteurs. Donc, reprenons :
Toujours est-il qu’à ce moment là il fallait des chaudronniers. Et Jo s’orienta vers une classe de techniciens en tuyauterie industrielle (TI), lui qui détestait avoir les mains sales, c’est le comble, mais sur le coup, « ça ou autre chose, hein ? » s’était-il dit.
Là il avait rencontré des durs, des « chaudards », relativement sympas pour certains (faut pas exagérer non plus), mais quand même t’avais un peu l’impression que l’orientation se faisait à la gueule, au faciès. Lui seul apparemment n’avait pas la tête de l’emploi… Voilà ! C'est ça ! Son conseillé d'orientation voulait sûrement qu'il se fasse arracher la gueule par des types qui avaient des pieds à la place des mains. Non, c'est des conneries ! Faut pas être la moitié d'un con non plus pour faire TI. Enfin, il s’en tapait, il avait toujours été adaptable. Après une seconde technique, une première et deux terms il finit par obtenir son brevet de technicien. Ca ne l’avait jamais motivé plus que ça mais après avoir surmonté quelques difficultés il avait obtenu le diplôme. Pas plus motivé par cette branche en sortant qu’en entrant il n’avait pas donné suite et avait arrêté ses études sur cette victoire. (To be continued)
eT Je ReVieNS à
KeSKiyA présente