M’automne
Printemps
Fêtés
Monotones
Rivières
Grain de temps
L’été
Détonne
L’univers
Des brins de temps
Hébétés
D’automne
Arrivèrent
Éreintante
Apreté
Ô atomes
d’Hiver
sb.04/2019 Accueil
M’automne
Printemps
Fêtés
Monotones
Rivières
Grain de temps
L’été
Détonne
L’univers
Des brins de temps
Hébétés
D’automne
Arrivèrent
Éreintante
Apreté
Ô atomes
d’Hiver
sb.04/2019 Accueil
L'un perd et passe
Lobbyistes et pairs
Ministres des particules
Castes de nantis
Pompent la plèbe
Lui crachent à la gueule
Arrosent le gratin
Vomissent leur permafrost bouilli
Sperme affreux en affront
Terre amère morte
L'ère erre misère
Manque
Faites vos jeux
Impair et fist
Rien ne va plus
sb.12/2018 Accueil
Dans le cadre du printemps des poètes 2019 ce texte a obtenu le 7ème prix au 20ème concours de poésie du CAP (Collectif des associations de personnel du ministère de la Culture)
Détente littorale
La mer ne se démonte
Ni ne se brise
D’huile, elle fait ce qu’elle doit
Aucun coup, aucun mal
Elle monte, stagne
Etale de jusant, descend
Impassiblement
Ce n’est pas un crime
Le bras de mer ne s'enraie
Ni même ne s'onde
Nulle divergence
Magnitude zéro
Sur la grève
Ne crée pas de remous
Dans le landerneau de ceux qui dorment
En chien de fusil
sb.10/2018 Accueil
Alterne été (Alternatif - variante - 2014)
Éternel été
Altère actif
Altostratus
Livre d'automne /
Infirme printemps
Interne rétif
Hiver atone
Affect usé /
Altier citrus
Ivre de baume
Timide amant
Détecte soutif /
Alterne été
sb. 2018 Accueil
Les adieux
Deux petits vagabonds malingres et anxieux
Se faufilaient dans la foule des curieux
Devant la porte l'ardente populace se pressait
Pauvres et riches, autochtones ou anglais
Tâtant le bâton de la rousse avant le rance
L'édifice panoptique, le réalisme instantané
Masse disparate, dispersée car trop intense
Aussitôt prête à se reformer, à s’agglutiner
Choqués par les « ballonnés » insignes
Fascinés, troublés par la nudité féminine
Les gens bien mis et le monde interlope
Briguaient ou mélancolie ou remède acope
Deux petits vagabonds malingres et anxieux
Se faufilaient dans la foule amorale des curieux
Jusqu’à la salle des publics d'où ils l’aperçurent
A l'arrière pendaient vêtements et sac de bure
De derrière la vitre du magasin des inanimés
Deux petits vagabonds malingres et anxieux
A la petite Zélie vinrent faire leurs adieux
A la nouvelle morgue, quai de l'Archevêché
sb.02/2018 Accueil
Louis
Il pataugeait de-ci de-là de ruelles sombres en chemins boueux
Guidé par le brouhaha volubile jusqu’à la soupe du matin
Où tôt chantait d’une voix éteinte le vieil Alfred
La vie, la mort, tel un griot
Le petit Louis glanait son existence centime après centime
Mouchant quelque invalide sans bras
Aboyant une voiture pour un bien mis
Tout le jour de Ménilmontant à la place du Château d'eau
Ramassait des croûtes de pain pour le boulanger en vieux
Ou des bouts de cigares qu’il revendait
Croisait la truculente loueuse de sangsues à l’accent de Belleville
L’employé aux yeux de bouillon de la gargote chez Phine
Et évitait les pinces d’un roussin, lui rabaissant ainsi sa jactance
Louis aimait à croiser la belle Lola, l’asphalteuse de Madeleine
Qui lorsqu’elle le voyait cessait de placoter, quittait son bagou de miel
Pour lui susurrer tendrement « un câlin p’tit Loulou ? »
Le dernier matin, dès avant l’aube tiré des songes
Par les ohé d’un réveilleur ou les chants de fêtards avinés
Que raccompagnait un ange gardien
Le titi sortit du garni, alla errer aux Halles
Des pattes d’un fort fut violemment chassé
S'enfuit à toutes jambes rue de la Cossonnerie
Traversa le boulevard de Sébastopol
Un fiacre, vitres fermées, rideaux tirés
Tracté par deux chevaux lancés au triple galop sur le pavé humide
Sans même que le collignon ne s’en fût aperçu
Le renversa puis continua son chemin
L’affaire, inconsidérée, fut interprétée comme un suicide
Et le gracile corps en morceau transféré à la pointe de l’île de la Cité
Ses aminches en penailles, pauvres drilles, allèrent ainsi se mêler à la foule
Pour zieuter de derrière la vitre de la morgue
Le cadavre nu du petit Louis
sb. Février 2018 Accueil