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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 08:43

Texte écrit (et présenté ici en version audio) pour la Bataille des 10 mots dans le cadre de l’opération « Dis-Moi Dix Mots » à l’occasion de la Semaine de la langue française et de la Francophonie.

 

 

Carmélia


Je sortis un peu retourné de la Halle Saint-Pierre. J'y avais été attiré par l'ensorcelant personnage de l'affiche de l'exposition Hey ! Act III placardée sur le bâtiment à l'architecture métallique. Parfois bouleversé par quelques doux fadas de l'art brut, souvent attendri par l'art naïf, j'avais en tête ces représentations de type tap-tap haïtien et ne m'étais pas attendu à ces bouillonnantes expressions de contre-culture. Perdu dans des pensées surréalistes-pop je ne me rendis pas tout de suite compte qu'il drachait encore et me dirigeai machinalement vers le café Le Ronsard situé à deux pas. Au comptoir je commandai au serveur à l'air chafouin un ristrette que j'avalai d'une lampée. Mon voisin lisait Vigousse, le cousin helvète de notre Charlie, tout en sirotant dans un verre à la transparence douteuse un liquide d'une teinte tout aussi incertaine. La pluie s'était calmée. Je quittai le bistrot.

L'image abrupte de la rue Steinkerque vomissant son flot continu d'excursionnistes occasionnels
dans le square Louise Michel me fit reprendre mes esprits. Je descendis la rue me disant que les
peintures kitsch de l'église Saint-Pierre entourée de lumerottes, vendues dans tous les commerces à touristes, étaient bien loin de l'esprit de la Commune cher à l'anarchiste. Passé le métro Anvers je continuai vers le sud, traversai l'avenue Trudaine et retrouvai le calme hivernal d'un dimanche habituel. Hivernal ! Tu parles d'un hiver, me dis-je, 16 degrés, pas un brin de vent, ce n'est pas demain qu'on verra une poudrerie à Paris. Le temps serait presque au petit vin blanc sous une tonnelle. Il n’y avait plus qu'à trouver un dépanneur encore ouvert, un qui n'ait pas été racheté par un champagné et transformé en banale enseigne de distribution, puis inviter la sulfureuse Carmélia de l'affiche du musée. Il n'y avait plus qu'à...

 

sb.02/2016                                                                                                                       Accueil

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 15:18

Touché (Malemort. 2)


Il n'a jamais entendu ma plainte mêlée à celle de millions d'autres. De plus en plus faible. Venant du fond du trou.
Il n'a jamais entendu la moindre plainte.


Le fantasme de sa mort m'avait hanté. A chaque fois cela avait tourné au sarcasme.
Accident ? Suicide ? Non. Il avait toujours assumé son ignominieuse profession. La destruction.


je hais sa crasse fonction. Je hais les banquiers.
Le choc devait être violent. Il le fut. Un jour d'été.


A toute blinde, après une longue ligne droite. Un virage. Il s'est écrasé contre un platane. Meurtre.
Ses exactions étaient enfin mises au rebut. il ne nuirait plus.


Nous en vînmes au dernier regard. Le sien, assuré. Encore noir. Celui du courtier sans remord.


Je ne l'ai pas humilié. Il n'y a pas eu d'arrogance.
Consciencieusement, j'ai attendu sa mort. La dissipation de l'éther.
Et dans la carcasse fumante de son bolide, j'ai touché la tendreté de la chair, pas encore
pourrissante.

 


sb.2016 01 16                                                                                                                                          Accueil

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 10:05

La COP : (Une histoire climatosceptique de la Microbulotte et de son picolo plumier pilote, la petite Lèchesue)

 


Sous le glandulier déjà fleuri dormouillait
La petite Lèchesue, picolo plumier pilote
Lovée dans les blonds pétocles douillets
De sa mammiflaire amie la Microbulotte


Quand vint à se poser sur une branchule
Au dessus de leurs têtes ensommeillées
Un bizarroïde et malingre insecticule
Que jamais entomologiste n’a répertorié


Mais, faussement inutile à l’écosystème
L’insignifiante bête ne fit pas long feu, car là
Un dodu plumier mâle beau comme un poème
L’effraya se posant lestement, puis la goba


Lèchesue, sortie de sa rêverie par le mouvement
Ouvrit un oeil rond et boum son cœur fut chaviré
Découvrant éberlouïe le magnifique oiselet
Elle se dit que pour sûr c’était le prince charmant


Et pourtant il était loin le printemps, mazette
Ce réchauffement climatique ! Elle se fourvoya
Et des étoiles dans le ciboulot elle voleta guillerette
Faisant fi du dysfonctionnement de son biotope, ha !


Près de lui se posa, et le pierrot de se la jouer lança
Un truc qu'il avait dû vaguement entendre ici bas
« Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phoenix des hôtesses de ces bois »


A ce compliment la jeunette ne pigea que couic
Mais rougit jusqu'aux bouts des ergots
Jusqu'à l'apparition de la donzelle du loustic
Qui mit fin à tout ce cinéma et aux ragots


"J'te rappelle moineau que le temps des amours est passé
Tu m'as épousé c'était un beau jour de mai
Tu prends tes clics et tes clacs, emballé c'est pesé
Et tu laisses aux poussins le temps d'arriver à maturité"


Les guibolles flageolantes le piaf ne moufta pas
Et décolla illico sur commande conjugale
Pauvre d'elle, Lèchesue tomba des nues tout droit
Dans la germure de Microbulotte, pile poil


Qui se fit cette réflexion : « 2 degrés c'est peu
Trop tôt, la co-flairance des parties n'aura pas lieu »
La petite attendra pour son premier béguin
Et ç't'histoire tourne encore en eau de boudin

 

 

 

sb.09/12/2015                                                                             Accueil

 

Lisez ici la précédente histoire vraiment vraie de la microbulotte et de son picolo plumier pilote, la petite lèchesue.

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18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 12:33

A p(r)endre ou à laisser

 

Quand on ne sait ni comment

Ni de qui s'éprendre

Si on ne sait pas se vendre

Lorsque l'on est un peu tendre

 

Au coupant de la corde à linge

Préférons le toucher doux

Et agréable du chanvre

 

Le moment aussi est important

Choisissons un mercredi

Un mercredi de novembre

Ou alors un dimanche

 

Ne me le faites pas pluvieux

Cela n'y apportera guère

 

Et maintenant où

Enfin s'il le faut bien

En place publique

Au pommier du jardin

 

Mais attention

Il y a de quoi se méprendre

Et ceux qui se méprennent

On en dit pis que pendre

 

Alors pourquoi

Pourquoi se pendre

 

Enfin pourquoi pas

 

 

sb.2015                                                                            Accueil

 

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 18:04

Alcool isthme

 

Ivre est-ce ?

Dépend danse

Promise cuitée

 

Ah ! Le col

Mon daim

Fut-il ?

 

Corps, sac off

Tollé rance

Back us

 

Épique cure

Ni Dieu ni os

Liber

 

 

sb.08/2015                                                                                                                                      Accueil

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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 15:37

Putain Julien

T'étais beau gosse
Serinaient les cousines
Ah comme elles t'aimaient
Et tu le leur rendais bien


Putain Julien


Un jour t'es parti marin
Un métier en main
Tu aimais les îles
Mais... et parfois les mais tuent


Tu l'as rencontrée
C'était une vraie beauté
Là tu l'avais l'amour
Ô Comme tu l'aimais


Putain Julien


Mais tu repartais
Bien trop loin d'elle
Seul avec les ils
Et combien t'aimerait-elle


Un jour elle s'est barrée
Alors toi t'as tout quitté
Et tâché de la retrouver
Comment l'aimais-tu


Putain Julien


Tu t'es mis à picoler
Parfois t'es drôle souvent t'es vil
Bavaient les cousines
Et tu n'expliquais plus rien


Elle t'aimait vraiment plus
Alors Tu t'es tiré et je t'entends
La mort, la mettais-tu
Et putain t'aimerait-elle


Putain Julien


Les cousines
Les cousines elles s'en foutaient
Elles qui croyaient
Elles qui croyaient
Qu'un prêté pour un rendu
Mais putain que croyaient-elle


Putain Julien

 

 


(Toute ressemblance blabla.)


sb.30.06.2015                                                                                Accueil

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